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Le Reflux Gastro-Oesophagien (RGO)

Le Reflux Gastro-Oesophagien (RGO)

Le Reflux Gastro-Oesophagien (RGO)

Ceci est un article bonus en lien avec un QRcode du livre de Caroline Ferriol « Le Grand Guide du Sommeil de mon Bébé ».

Les bébés RGO sont pris très au sérieux chez Fée Dodo, et pour cause : j’ai vécu de plein fouet le cauchemar du parent d’un bébé RGO. Aujourd’hui, nous détenons une expertise sur ce sujet, qui permet un accompagnement jusqu’à la sérénité avec de véritables solutions.

Le néant de savoir et d’accompagnement du corps médical à ce niveau est alarmant. L’absence de connaissances entraîne l’incompréhension de l’entourage, mais aussi la détresse psychique et physique des parents face à la douleur de leur enfant : c’est un cercle vicieux infernal entre fatigue, cris et impuissance qui pèse sur la vie de famille. Face au portage interminable, aux longues heures de marche épuisantes, aux nuits à dormir assis, quelques minutes, etc., les parents consultent parfois de nombreux professionnels différents : médecins, pédiatres, ostéopathes, chiropracteurs, magnétiseurs, homéopathes, etc. De nombreuses mères, familles, bébés, enfants, sont hospitalisés chaque année en France en lien avec les conséquences directes ou indirectes d’un RGO sévère, interne ou externe.

Pourtant, je peux vous assurer que cette situation n’est pas une fatalité : de véritables solutions existent ! Un bébé RGO peut dormir et aller mieux très rapidement (parfois en seulement 2 jours). J’aborde ce sujet en détail ici et je vous encourage à visionner dès maintenant la conférence gratuite spéciale bébé RGO.

Les informations que vous trouverez dans ce sous-chapitre sont le fruit de connaissances conjointes : les miennes, mais aussi celles de Myriam Alexis, notre Madame Miam (1). Diététicienne nutritionniste pédiatrique depuis plus de 25 ans, elle consacre sa carrière à l’univers de la nutrition des bébés, des enfants et de l’accompagnement parental. Elle forme aussi les professionnels de la petite enfance. Son parcours, ses expériences et sa passion sans limite pour les petits humains l’ont amenée à également se former sur les aspects comportementaux de l’alimentation, aussi bien dans la mise en place du comportement alimentaire du bébé quand tout se passe bien que dans des situations complexes. Grâce à ses expériences en hôpital universitaire pédiatrique (en gastro-entérologie notamment) ainsi qu’en libéral pour des prises en soin et accompagnements parentaux empathiques, elle a été choisie pour intégrer Fée Dodo et porter Madame Miam du fait de son expertise sur les bébés RGO.

Avec la marque Madame Miam, Myriam Alexis propose des accompagnements très variés : elle s’occupe des troubles alimentaires pédiatriques et des problématiques plus ponctuelles, mais donne aussi des ateliers en diversification alimentaire (classique ou DME), en allaitement et en nutrition pédiatrique générale. Lorsque les parents d’un bébé RGO me contactent dans l’optique de résoudre les troubles du sommeil de leur enfant, je commence toujours par les inviter vivement à prendre rendez-vous avec Madame Miam. Je suis convaincue qu’il est vraiment déterminant de prendre en charge la problématique dans sa globalité et Myriam est, sans aucun doute, la meilleure personne pour les guider.

Précautions

Le RGO semble être devenu ces dernières années une sorte de catégorie “fourre-tout” et responsable de tout. Les signes d’un manque de sommeil important, les problèmes d’alimentation, voire même la structure du sommeil peuvent être confondus avec des symptômes de reflux pathologique :

  • Un bébé ayant des stratégies de sommeil dépendantes (et trop peu de sommeil en conséquence) peut devenir un bébé hurlant nuit et jour, en proie à des pleurs de décharge, se réveillant au bout de 10 minutes de sommeil en se débattant et en hurlant. Pourtant, il n’y a ni douleur, ni RGO. Il s’agit “tout simplement” dans ce cas d’un bébé qui présente des troubles du sommeil.
  • Un bébé dont les prises de biberon sont trop espacées peut se gaver dès qu’on lui donne son biberon, et régurgiter le tout ensuite. Pour ce bébé, le problème se situe dans l’alimentation : il n’y a pas forcément de reflux.
  • Un nourrisson pleure dans son sommeil, fait de nombreux bruits et peut même sembler se débattre, alors qu’il dort encore et n’est pas du tout gêné. Cela peut être simplement un changement de cycle du sommeil agité : bébé n’a pas mal, tout va très bien pour lui.
  • Un bébé de moins de 3 mois souffrant de “coliques” qui va se tortiller, gémir, se recroqueviller, s’arcbouter… ne souffre pas de reflux, il est dans une normalité d’évolution de la mise en place de son système digestif et de son microbiote.

Je voudrais vous exposer quelques moyennes basées sur nos observations chez Fée Dodo :

Deux tiers des parents venant vers nous pour des accompagnements « Spécial RGO » voient tous les symptômes du RGO de leur bébé disparaître dès le 3e jour de suivi, avec un rééquilibrage du sommeil et de l’alimentation. S’ensuit pour beaucoup une prescription de la part du médecin d’un arrêt complet des médications éventuellement en place, compte tenu de l’état général du bébé. Le tiers restant des bébés RGO gardant une gêne, mais celle-ci devient parfaitement gérable dans une vie quotidienne. Le reflux entraîne simplement un besoin d’ajuster l’alimentation jusqu’aux 12 mois de l’enfant, et dans certains cas un besoin de rester sous gaviscon. Un infime pourcentage peut avoir besoin d’une mise sous anti-acide (ou d’y rester), en plus de tout le reste, pour un quotidien parfaitement apaisé.

Et ces enfants peuvent dormir parfaitement bien, être heureux et tranquilles durant leurs temps d’éveil, cesser les pleurs et connaître une vie de bébé et de parents apaisée (parfois juste un peu plus ajustée et technique !).

Qu’est-ce qu’un RGO ?

Le RGO désigne la remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans l’œsophage (dont la muqueuse n’est pas conçue pour être en contact avec des remontées gastriques), et ce de manière involontaire. Lors d’un vomissement, on peut observer un effort avec la contraction des abdominaux : dans le cas d’un RGO, aucun effort n’est réalisé.

Les confusions avec beaucoup d’autres choses qui peuvent se jouer au niveau du tube digestif de l’enfant, encore immature (2), sont extrêmement fréquentes. Chez les petits, le dernier muscle rond situé à la jonction entre l’oesophage et l’estomac (le cardia) n’est pas toujours suffisamment développé pour se contracter efficacement et maintenir le contenu à l’intérieur de l’estomac. L’oesophage est aussi bien plus court que celui de l’adulte ce qui entraîne de nombreux reflux tout à fait normaux.

Il existe deux types de reflux :

  • Les régurgitations simples, banales et fréquentes. Tous les bébés passent par cette phase. Le contenu de l’estomac ressort par les côtés de la bouche ou en jet, mais bébé n’est pas douloureux et la croissance pondérale n’est pas altérée, même si les régurgitations peuvent vous paraître importantes en volume ;
  • Le RGO pathologique, quand il est source de complications et de douleurs.

Finalement, très peu de bébés souffrent de RGO pathologiques très sévères : la plupart se situent dans la catégorie “régurgitations simples”, mais cette situation peut évidemment s’aggraver sans prise en charge. Le plus gros risque (complication) est l’oesophagite. Plus bébé grandit, plus la prévalence des régurgitations s’estompe – d’une part parce que la maturité arrive, et d’autre part parce qu’avec les positions assise et debout, bébé se verticalise seul au lieu de vivre couché. Alors, la gravité peut jouer son rôle. C’est purement mécanique : en tant qu’adultes, si nous passions notre existence allongés, même avec un cardia mature, nous régurgiterions également. Il y a d’ailleurs plus de RGO pathologiques chez les adultes que chez les enfants !

Pourquoi bébé régurgite-t-il ?

régurgitations

Les régurgitations des bébés peuvent avoir plusieurs origines :

  • Un cardia (anneau musculaire placé entre l’œsophage et l’estomac) immature ;
  • L’œsophage est plus court chez le bébé que chez l’adulte : la remontée du lait, contre la gravité terrestre, est donc plus facile ! ;
  • Beaucoup d’horizontalité à cet âge.

Deux autres éléments doivent être pris en compte :

  • Bébé mange en très grande quantité. En effet, compte-tenu des quantités que les bébés boivent par rapport à leur poids corporel (150ml/kg/jour), si l’on rapporte cela à un adulte, cela représente 8 kilos de nourriture.
  • Au-delà de la quantité, la forme alimentaire est importante : le bébé mange uniquement liquide ! Et nous savons tous que le liquide, c’est plus facile à remonter qu’une tartiflette…
Les signes qui peuvent vous alerter :
  • Cris suraigus ou pleurs violents avec bébé arqué en arrière. Ce sont aussi souvent des bébés qui ne vont jamais se poser sur papa ou maman, et voir même repousser le parent. De manière générale, la position arquée du bébé indique une douleur : je vous encourage à signaler de toute façon ce symptôme au pédiatre ou au médecin ;
  • Bébé pour qui la position allongée durant les temps d’éveil est impossible. Je ne parle pas forcément des bébés qui veulent sans cesse les bras : je parle plutôt d’un bébé en souffrance qui, durant ses temps d’éveil, ne va quasiment pas (voire jamais) avoir de moment calme et tranquille ;
  • Troubles de l’alimentation : refus du sein ou au contraire bébé au sein en continu (le lait apaise la douleur), cris en cours d’alimentation (au sein ou au biberon). Les prises des biberons difficiles sont aussi un indice, mais elles peuvent également manifester autre chose qu’un RGO comme des freins de langue trop restrictifs ou des troubles alimentaires pédiatriques (anciennement troubles de l’oralité) (possibles à un âge très précoce) ;
  • Stagnation ou perte de poids selon la courbe de bébé (mais ce n’est pas toujours le cas !). Ceci est un signe d’alerte quel que soit ce qui se passe pour votre bébé : une stagnation de poids chez un bébé équivaut à une perte de poids chez l’adulte. Pour les bébés qui s’alimentent très goulument afin de s’apaiser, la courbe de poids est bonne, voire au-dessus de sa courbe malgré le RGO. Cela peut retarder le diagnostic. Pourtant, si le lait soulage dans un premier temps, en ingérer en trop grande quantité accentue le RGO ;
  • Gorge rouge. Cela permet au médecin de repérer une éventuelle oesophagite, après confirmation via TOGD et/ou endoscopie ;
  • Toux et troubles ORL. Le reflux sensibilise les muqueuses du fait de l’acidité : cela engendre alors des bébés souvent enrhumés. Les fausses routes provoquent des toux ;
  • Beaucoup de rots / gaz / constipation. La constipation demande un effort de poussée ; l’effort de poussée fait contracter les abdominaux qui ne sont pas fixés avant l’âge de 6 ou 7 ans ; cet effort majore les reflux. Notez néanmoins que chez un bébé exclusivement allaité au sein, une selle par jour n’est pas la norme.Il est possible d’avoir une selle par semaine ou tous les 10 jours sans que cela signifie que l’enfant est constipé ;
  • Bébé qui ne se calme pas dans les bras du parent. Attention : cela peut aussi être un signe d’un bébé en manque de sommeil (pleurs de décharge). Mais globalement, un bébé qui se calme facilement dans les bras n’est pas un bébé en grande souffrance physique ;
  • Troubles du sommeil. Si les troubles du sommeil peuvent favoriser l’apparition d’un RGO, l’inverse est également vrai : c’est un cercle vicieux et une véritable pelote de laine à dénouer ;
  • Bébé qui mâchonne ;
  • Acidité. L’haleine de votre bébé ou ses régurgitations ont une odeur acide;
  • Voix enrouée (à ne pas confondre éventuellement avec une laryngite).

Le plan d’action parental

Ce n’est pas forcément parce que votre bébé présente l’un de ces signes qu’il souffre d’un RGO pathologique ; de la même manière, chaque signe peut en fait montrer tout autre chose. Nous allons cheminer ensemble pour vous aider à trouver la voie du diagnostic, puis des solutions pour apaiser toute la famille :

  • Faire examiner votre bébé à un médecin ou un gastro-pédiatre ;
  • Montrer votre bébé à un ostéopathe pédiatrique (cette spécialisation est très importante !) (3) ;
  • Montrer votre bébé à une personne très bien formée en détection des freins restrictifs (4). Cela permettra d’éliminer l’une des causes possibles des symptômes que vous observez ;
    Prendre un rendez-vous avec Madame Miam pour une évaluation complète de la situation. Elle vous permettra de réajuster l’alimentation au besoin.

En attendant vos rendez-vous, je vous invite à réguler l’alimentation de votre enfant avec des prises alimentaires régulières plus petites toutes les 2 à 3 heures. Derrière chaque temps d’alimentation, au biberon comme au sein, verticalisez votre enfant minimum 20 à 30 minutes. C’est sportif, mais cela va vraiment changer la vie de votre bébé ! Évitez par ailleurs le transat et/ou toutes les positions entraînant des compressions abdominales. En parallèle, je vous encourage vivement à maximiser et autonomiser le sommeil de votre bébé (5). Assurez-vous que ses quotas de sommeil soient suffisants en fonction de son âge. Pour un bébé RGO, l’autonomie est encore plus essentielle pour un sommeil de qualité et nous allons voir pourquoi.

Les causes du RGO

Les causes possibles du RGO sont multiples, mais peu étayées pour certaines. Elles peuvent être d’ordre :

  • Alimentaire : allergie aux protéines de lait de vache (APLV), de brebis, de chèvre ou encore au lait de soja, alimentation déséquilibrée pouvant entraîner des prises alimentaires trop importantes d’un seul coup ou trop régulières.
  • Postural : bébé est allongé sans avoir digéré, mis dans un transat qui écrase l’estomac, massage ou jambes remontées, problème ostéo (tensions, raideurs, blocages, position en C, apposition d’un diagnostic d’un “syndrome de KISS” derrière lequel se cache simplement un RGO ou un problème de sommeil, d’alimentation ou d’ostéopathie “banal”).
  • Émotionnel/psychosomatique : stress du parent (6) ou de l’enfant, douleur, post-partum, cris, trauma, accouchement, sensibilité, etc. Il est vraiment important d’éviter de manière générale tous les surstimuli : les bébés RGO, plus encore que les autres, ont besoin d’un environnement calme et sécure.
  • Physiologique/mécanique : prématurité, immaturité du cardia, frein de langue, hernie hiatale, malposition ou malformation de l’estomac (plicature gastrique)…. (liste non exhaustive)
    Environnemental : tabagisme passif.
  • Chez Fée Dodo, nous constatons que le manque de sommeil est également une cause majeure et fréquente de RGO (mais également une conséquence) : le stress induit par le manque de sommeil entraîne une réaction des organes digestifs et des reflux acides.

Focus sur les freins restrictifs

Quels impacts ?

Il faut différencier les freins de langue, de joue et de lèvre ; il y a également des freins antérieurs et des freins postérieurs. Les deux freins qui posent le plus souvent problème sont celui sous la langue et celui sous la lèvre supérieure. Ce dernier impacte la succion, notamment au sein : il est impossible de retrousser la lèvre.

Certains sont très faciles à repérer : par exemple, quand bébé essaie de tirer la langue, n’y parvient pas, et que sa langue prend la forme très reconnaissable d’un cœur. C’est un signe que l’enfant ne peut pas suffisamment tirer la langue pour téter de manière efficace : bébé avale alors de l’air, ne positionne pas sa langue correctement, peut tousser… et cela majore le reflux.

Les freins trop restrictifs entraînent donc évidemment des difficultés alimentaires : douleurs au sein, rejet de certains types de tétine, prise de biberon longue, succion au sein ne permettant pas une bonne stimulation du sein. Au moment de la diversification alimentaire, si les freins trop courts n’ont pas été repérés, le schéma oro-moteur peut être perturbé et moins efficace. Mais les conséquences sont en réalité bien plus vastes :

  • Problèmes digestifs (gaz, reflux, coliques) ;
  • Problèmes de prise de poids car l’enfant ne parvient pas à téter et ne fait que des petites prises alimentaires. Dans certains cas, bébé s’endort même au sein ou au biberon après 2 ou 3 minutes : cela lui demande une énergie faramineuse. Or, le début de la tétée sert surtout à hydrater bébé, alors que le gras arrive en fin de prise (7) ;
  • Difficultés à s’apaiser et s’endormir ;
  • Difficultés à mettre sa langue contre le palais et à toucher le nerf vague, et donc à s’apaiser, ce qui peut engendrer une hyperactivité ;
  • Tensions dans le corps, scoliose ;
  • Ronflements (sommeil bouche ouverte) ;
  • Difficultés d’élocution ;
  • Langue trop peu musclée (un orthophoniste donnera des exercices adaptés) ;
  • Mâchoire non développée ;
  • Mauvais positionnement des dents.
Et quelles solutions ?

Si vous soupçonnez que votre enfant puisse avoir des freins buccaux trop courts, je vous encourage à consulter au plus tôt un professionnel compétent : vous trouverez une liste complète sur www.chirobliss.org ou dans l’annuaire de Caroline de Ville. Ce spécialiste sera à même de détecter les freins restrictifs, mais aussi d’évaluer si ceux-ci ont occasionné des tensions dans le corps.

Suivez ses préconisations. Il n’est pas toujours nécessaire de pratiquer une frénectomie ! Tout dépend des cas. Le professionnel vous dirigera au besoin vers d’autres spécialistes, comme un orthophoniste pédiatrique.

Comment soulager une bébé qui souffre d’un RGO ?

La médication (8)

Chez Fée Dodo, nous ne sommes pas médecins. Je vous indique donc ici ce qui est habituellement prescrit par les professionnels de santé et quelques explications simples, notamment grâce à l’aide de Myriam Alexis et d’Emilie Rouffle, consultante Fée Dodo, pharmacienne de formation.

Seul un médecin est habilité à prescrire un médicament à la suite d’une évaluation clinique de la situation. Il ne faut en aucun cas faire de l’automédication en pédiatrie.

Le pansement gastrique en première intention :

Le Gaviscon

Le Gaviscon est le pansement gastrique utilisé en premier soutien. Avec son effet mécanique, il vient agir comme un pansement sur la brûlure de l’œsophage et l’acidité de l’estomac, et surtout forme une nappe au-dessus du bol alimentaire pour éviter les remontées (ce que les études sur le sujet nomment “l’effet radeau”). Attention : dans la notice du Gaviscon, il est conseillé de l’ingérer après le repas. Pourtant, il a été prouvé par de nombreuses études que ce médicament est à administrer AVANT chaque prise alimentaire. C’est au début du repas que la majeure partie de l’acidité se présente : il est alors important de tapisser les muqueuses avec le pansement gastrique.

Le problème de ce médicament est son goût mentholé, que parfois les bébés n’apprécient pas : il en existe une version générique au goût banane. Il est possible aussi de tenter de légèrement diluer le Gaviscon avec du lait maternel ou pédiatrique pour en atténuer un peu le goût, mais ce n’est pas miraculeux. Le Gaviscon est très intéressant. Même en cas d’oesophagite ou d’irritation, il est très apaisant. Couplé à la verticalisation et à la régulation du sommeil, il peut ainsi déjà se révéler d’une grande aide.

Le polysilane

Pour les bébés qui refusent complètement le Gaviscon, le Polysilane est un petit gel qui a surtout un effet pansement. Administrez la quantité d’une noisette avant les repas, appliquée sur la tétine (d’un biberon), sur le doigt ou sur le sein. Le Polysilane est souvent utilisé pour traiter les gastralgies. Malheureusement, il n’a pas l’effet mécanique du Gaviscon qui empêche les remontées.

Les anti-acides (IPP) :

En dernière intention ou en cas de grande urgence, il existe aussi des inhibiteurs de la pompe à protons : il s’agit de l’Inexium et du Mopral. Ceux-ci sont des antiacides et n’ont donc aucun effet sur les remontées du contenu de l’estomac. Ils se présentent sous forme de granules gastro protégées (à ne pas écraser). Les IPP sont vraiment destinés aux cas de RGO très compliqués. S’ils diminuent l’acidité, celle-ci a un intérêt dans le processus de digestion : ces médicaments sont donc à éviter sur le long-terme, même s’ils peuvent soulager bébé le temps que la brûlure intense (9) s’apaise ou justement éviter l’apparition d’une oesophagite. Malheureusement, nous pouvons constater une véritable sur-prescription d’IPP en pédiatrie (une alerte a d’ailleurs été récemment lancée) : pourtant, l’autorisation de mise sur le marché de l’Inexium et du Mopral est réservée aux bébés de plus d’un an. Il s’agit de médicaments bien loin d’être anodins !

Quoi qu’il en soit, si vous ne voyez pas d’effets positifs (sous 3 semaines d’essai), il est essentiel de consulter votre médecin et de l’en informer afin qu’il puisse vous diriger éventuellement vers d’autres pistes ; au niveau des allergies (APLV)… ou du sommeil. Nous accompagnons au quotidien des familles avec des bébés qui auraient pu ne jamais être sous Inexium ! Attention au possible effet rebond : si vous souhaitez stopper ces médicaments pour votre bébé, il est indispensable de diminuer les doses petit à petit et en concertation avec votre pédiatre ou médecin.

L’alimentation au sein et le RGO

La toute première chose que je peux vous indiquer est de ne surtout pas arrêter l’allaitement maternel si votre enfant déclare un reflux. Votre lait a un véritable effet “pansement”, qui sera optimal en suivant ces quelques conseils ! Le lait maternel se digère en 20 minutes. Je vous encourage donc à donner de petites tétées régulières et fréquentes, qui aideront à calmer la douleur (10). Cette stratégie permet aussi à votre enfant de prendre suffisamment de lait, même s’il régurgite beaucoup, pour garder une courbe de poids satisfaisante. Attention néanmoins à bien regarder si cela améliore la situation, car pour certains bébés, une régulation de l’alimentation au sein peut parfois être également salvatrice. Prenez toujours conseil auprès de votre consultante en lactation, et observez votre bébé.

Si vous avez un REF (réflexe d’éjection fort), je vous conseille d’aider bébé à maîtriser le débit pour éviter de majorer le reflux : exprimez le lait à la main avant la tétée pour décongestionner le sein. Ainsi, bébé peut mieux gérer la quantité de lait et récupérer plus facilement le lait plus gras de fin de tétée. Adaptez également votre position d’allaitement. Pour que bébé soit confortable dans la position de la madone, je vous invite à veiller à placer bébé bien sur le côté, la tête dans l’axe, de manière à ce que vous soyez ventre contre ventre. Néanmoins, votre enfant reste alors en position horizontale, ce qui majore le RGO. C’est pourquoi pour la majorité des bébés à reflux, le biological nurturing sera plus adapté : vous êtes légèrement inclinée vers l’arrière, bébé posé sur vous, en position semi-verticale. Il est aussi possible d’allaiter en marchant. Tirer votre lait et l’épaissir n’est pas forcément utile dans un premier temps : cela peut constituer un dernier recours. En effet, le tirage risque d’entraîner une baisse de la lactation.

L’alimentation au biberon

Si les biberons avec valve anti-reflux ne sont pas révolutionnaires, ils peuvent être intéressants à essayer. Il est capital de veiller à ce que la tétine ait le bon débit : un débit trop petit ou trop important pousse bébé à avaler de l’air, majorant gaz et reflux.

Contenu du biberon :

Je vous invite à prêter une attention particulière à la reconstitution du lait : mettez d’abord l’eau, puis ajoutez la poudre. Pour un biberon de 120 ml, mettez 120 ml d’eau + 4 mesurettes de poudre, même si vous dépassez les 150 ml en volume final. Si vous mettiez d’abord la poudre puis complétiez jusqu’à 120 ml, vous auriez un biberon hyper concentré (pas suffisamment d’eau par rapport à la poudre), ce qui peut entraîner des troubles du transit, des gaz, une constipation… et potentiellement un reflux.

Les grosses prises de lait très étalées dans la journée ne sont pas une solution pour que bébé boive moins durant la nuit, au contraire ! Je vous encourage à garder à l’esprit que plus bébé est petit, plus petite est sa capacité de stockage, donc plus il est préférable de le nourrir souvent et en petite quantité. La capacité d’un bébé RGO à retenir le lait à l’intérieur de l’estomac est aussi beaucoup moins importante que chez les autres enfants – je vous invite vraiment à ne pas vous fier strictement aux indications sur les emballages et à adapter les prises en fonction de votre bébé. Si vous attendez trop longtemps entre les prises alimentaires, vous risquez d’avoir un enfant excité et stressé qui tète goulument et avale de l’air.

Si les régurgitations ne sont pas compliquées, s’il ne s’agit pas pour votre bébé d’un RGO pathologique, il peut être intéressant de jouer sur les différents laits pédiatriques, et d’en choisir un riche en caséine pour obtenir un “effet plomb”. Les études scientifiques montrent qu’augmenter la viscosité du lait diminue le volume et la fréquence des régurgitations. Plusieurs options se présentent à vous :

  • Les préparations pédiatriques épaissies à l’amidon, avec un pourcentage d’amidon inférieur à 2g/100ml. Vous les trouverez soit en grande surface, soit en pharmacie ;
  • Les préparations pédiatriques AR, que vous ne trouverez qu’en pharmacie car elles ont un pourcentage d’amidon supérieur à 2g/100ml. Par ailleurs, elles contiennent potentiellement de la caroube (un épaississant). Elles ne peuvent donc pas être vendues en grandes surfaces ;
  • Sur certains bébés, cela vaut la peine de conserver la préparation pédiatrique qu’il tolère et de simplement l’épaissir. Pour cela, il existe le GUMILK, le GELOPECTOSE ou le MAGIC MIX – à vous de trouver celui qui convient le mieux à votre enfant.

 

Je vous propose de donner le biberon à votre bébé dans un endroit calme et sans stimuli : le stress, qu’il soit positif ou négatif, augmente le reflux. Dans la même optique, n’attendez pas que votre enfant soit en état d’excitation ou d’énervement. Il est préférable que le biberon soit positionné bien à l’horizontale, la tétine remplie avec juste ce qu’il faut de lait : cela aidera bébé à réguler le débit.

Je vous propose de faire une pause de 5 à 10 minutes au milieu de la tétée, en verticalisant bébé et en balançant doucement. S’il n’est pas content, n’hésitez pas à verbaliser ce qui se passe, même s’il ne comprend pas vos mots : “Tu vois, on coupe la tétée en deux. Nous allons continuer après. Ce que nous faisons est bien pour toi : nous essayons de trouver des solutions pour te soulager. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que les choses se passent au mieux pour toi”. Naturellement, votre voix se modulera dans la bienveillance et cela peut aider bébé (et vous !) à s’apaiser. Plus votre enfant sera habitué à faire ce type de pause, mieux cela se déroulera. Adopter une position semi-assise peut aussi aider ; si ça ne convient pas, je vous invite à essayer de l’asseoir sur vos cuisses pour que vous soyez face à face, son bassin posé sur votre bassin, les yeux dans les yeux.

Après les tétées, la verticalisation est vraiment salvatrice. Elle dure idéalement au moins 30 minutes, en portage, dans les bras ou en peau à peau. Je vous encourage dans tous les cas à éviter le tapis d’éveil mais aussi la position semi-assise (qui comprime l’estomac) du transat ou du cosy.

L’environnement de la prise alimentaire

  • Évitez de serrer les couches, et privilégiez celles qui s’attachent sous le nombril.
  • Choisissez des vêtements amples, qui ne serrent pas bébé à l’abdomen. Il a besoin d’être libre de ses mouvements !
  • Changez la couche avant le repas, ou ne la changez pas si ce n’est pas nécessaire : le change nécessite la position horizontale… et en plus, les jambes levées !
  • Moucher bébé est essentiel pour dégager les voies aériennes et éviter la tétée en apnée. Je vous invite néanmoins à le faire 10 à 15 minutes avant le repas, pour éviter que votre enfant associe ce moment désagréable au début de l’alimentation.
  • Pas de tabagisme passif.
  • Favorisez le portage et le maternage proximal, car les pleurs importants peuvent majorer le reflux. Par ailleurs, cette proximité détend bébé : il est moins stressé au cours des prises alimentaires. Certains bébés ne supportent pas le portage et s’arquent en arrière : dans ce cas, ne forcez pas. De la même manière, n’insistez pas avec le portage s’il complique le sommeil… ou si c’est insupportable pour vous.
  • L’effet positif de la diversification alimentaire avancée sur le RGO n’est pas prouvé, en tout cas pas avant 4 mois et demi.
  • Il en va de même pour les granules homéopathiques : leur effet n’est pas prouvé, même si elles ne sont pas délétères.

Quoi qu’il en soit, s’il n’y a aucune amélioration malgré toutes les mises en place… Je vous invite vraiment à ne pas vous obstiner et à explorer d’autres pistes (comme l’APLV avec un allergopédiatre) en étant accompagnés par un professionnel (11).

Le sommeil

Combien de bébés ai-je accompagnés pour lesquels le reflux disparaissait lorsque les quotas de sommeil nécessaires étaient retrouvés ? Le sommeil est un pilier absolument fondamental dans les cas de (suspicion de) RGO : un enfant qui en souffre a surtout besoin de dormir, et potentiellement d’autant plus que les autres. En effet :

  • Les pleurs de décharge dus au manque de sommeil vont les stresser et entraîner une excitabilité du tube digestif, provoquant encore plus de reflux.
  • Le sommeil permet à ces bébés d’être plus calmes et apaisés, mais aussi d’avoir la force de téter plus efficacement au sein ou au biberon, diminuant les reflux.
  • Leur donner de l’autonomie dans le sommeil leur permet de se rendormir facilement ou de rester endormis lorsque de petites gênes les perturbent : remontées, gaz, toux, etc. En cas de dépendance, ils ne peuvent se rendormir sans votre aide, dorment moins, et en découlent des pleurs de décharge, de moins bonnes prises alimentaires… et le cercle vicieux est lancé.

Les bébés RGO ont un très grand besoin de calme, d’absence de surstimulation, de temps d’éveil courts, de routines et d’horaires stricts respectés.

Par ailleurs, pour ces bébés, dissocier sommeil et alimentation est encore plus déterminant. L’endormissement au sein ou au biberon entraîne le fait que l’enfant tète beaucoup allongé toute la nuit ou toute la journée ; le lait remonte sans cesse et peut provoquer des brûlures. L’estomac est sollicité en permanence. La journée, n’oubliez pas de bien verticaliser bébé 20 à 30 minutes après chaque repas et de permettre un moment de digestion avant le prochain temps de sommeil – ainsi, la nuit, j’observe qu’il est dans la plupart des cas possible de recoucher immédiatement l’enfant après l’avoir nourri. Je vous encourage quoi qu’il en soit à privilégier l’alimentation au réveil d’une sieste ou/et au moins 20 minutes avant un coucher de sieste.

Je vous invite vraiment à éviter le transat, que ce soit durant les temps d’éveil ou de sommeil. L’idéal sera de proposer nuits et siestes à bébé dans son lit et à plat ; le risque d’un lit incliné, anciennement conseillé par les médecins, est de voir votre enfant glisser vers le bas – cela ne lui permet pas de venir coller sa tête au haut du lit, une stratégie de sommeil extrêmement rassurante pour beaucoup de petits. Par contre, l’inclinaison légère (pas plus de 20%) et temporaire peut être intéressante si votre bébé a des symptômes ORL très présents (toux, encombrements, etc).

Pour ces bébés à reflux, il est plus facile et soulageant de dormir en position ventrale, qui est la position physiologique (12). Par contre, notez que le RGO augmente déjà statistiquement le risque de mort inattendue du nourrisson. Je répète que j’indique toujours, si vous faites ce choix, d’être conscient des risques accrus et d’installer une alarme de respiration ou un système permettant de connaître le taux d’oxygène dans le sang de votre enfant et son rythme cardiaque. Ce sont des données que vous pourrez avoir avec la chaussette Owlet, mais qui présente des risques de brûlures aux pieds de l’enfant si l’usage est trop prolongé. Il est conseillé de changer de pied régulièrement, mais parfois ça n’est pas suffisant. Même dormant sur le dos, les bébés à reflux ont un risque de fausse route plus important ; ces outils sont donc intéressants quelle que soit la position de sommeil de votre bébé RGO pour tranquilliser toute la famille.

Il est possible de maximiser certaines siestes à la verticale en portage pour favoriser à la fois la digestion et le sommeil, surtout avant 3 mois, si vous êtes à l’aise avec cette idée en tant que parents et en avez la possibilité tout en maintenant la cohérence (il ne s’agit pas seulement d’aider bébé à s’endormir, mais de maintenir le portage durant toute la durée du sommeil). Au-delà de 3 mois, je vous invite à choisir cette option pour la dernière sieste de la journée, qui est plus difficile pour beaucoup de bébés, et éventuellement pour une autre si cela se passe bien pour tout le monde. Tous les autres temps de sommeil ont alors lieu à plat, dans son lit. Enfin, idéalement, je vous encourage à ne pas donner de tétine à un bébé RGO. Nous observons que les bébés avec un reflux et une tétine en prime ont davantage de réveils nocturnes et de troubles du sommeil.

Ne restez pas seul.e !

Avec un bébé RGO, il est vite possible de se noyer dans ce rôle de parent-soignant : pourtant, votre enfant a d’autant plus besoin d’un parent apaisé. D’ailleurs, la littérature montre que le plus gros risque pour un bébé RGO est celui de maltraitance (bébé secoué) : le quotidien peut en effet rapidement se transformer en torture physique et morale pour les parents exténués. Le manque de sommeil peut rendre fou, et j’en sais quelque chose. Si la situation est difficile pour vous, c’est tout à fait normal. Peu de gens sont d’ailleurs à même de comprendre ce qui se passe pour vous et à quel point c’est compliqué. Ne tentez pas d’être un surhomme ou une surfemme : en parallèle des professionnels qui vous aident à trouver des solutions concrètes, n’hésitez surtout pas à mettre en place du soutien physique auprès de vous ! Parmi ceux qui peuvent constituer un relai précieux, il y a…

  • Les grands-parents. Le temps de remonter la pente, l’un d’eux peut même par exemple emménager chez vous ;
  • Une babysitter ou une nounou, pour l’aîné ou pour bébé ;
  • Les aides à domicile ;
  • Les associations ;
  • Etc.

Réservez-vous absolument des temps hors de ce rôle de parent, pour pouvoir y être sans vous y perdre complètement ! Si vous n’avez pas envie de laisser votre bébé à quelqu’un d’autre, laissez-vous au moins relayer dans la gestion de tout le reste (cuisine, courses, ménage, etc). Vous n’avez pas à vivre cela seul, ni même à deux. Quant aux professionnels qui peuvent vous aider, en voici un petit récapitulatif :

  • La.e gastro-pédiatre / l’allergologue pédiatrique ;
  • L’ostéopathe pédiatrique ;
  • La.e professionnel de la détection du frein de langue ;
  • Madame Miam ;
  • La.e naturopathe ;
  • La consultante en lactation.

Foire aux questions

RGO & sommeil

Faut-il mettre le lit en proclive ? Quelle est la position adaptée ?

Pas nécessairement. Dans nos accompagnements, aucun bébé n’a besoin d’être maintenu en plan incliné. C’est une solution qui n’a jamais fait ses preuves d’un point de vue clinique, et pas non plus dans le cadre de notre expérience chez Fée Dodo.

Comment faire si bébé ne dort que porté/sur moi ? Est-ce ok de lui faire faire ses siestes dans son transat quand on n’en peut plus de le porter ?

Pas dans le transat, mais bien dans son lit ! Il est d’ailleurs tout à fait acceptable que bébé dorme sur vous, surtout s’il a moins de 3 mois, pour autant que cela vous convienne. Si ce n’est pas le cas, c’est le bon moment pour lui proposer de l’autonomie.

Comment les aider à allonger les siestes trop courtes, interrompues par la douleur ?

En leur donnant de l’autonomie ! Un bébé autonome dans son sommeil peut prolonger d’autant plus ses siestes. Si c’est parfois compliqué pour un très petit bébé, je vous invite à lui proposer d’allonger sa sieste trop courte en portage.

Y a-t-il des choses à ne surtout pas faire dans le cadre du sommeil avec un RGO ?

Évitez au maximum d’être allongée au lit avec bébé au sein en continu.

Comment retrouver un apaisement concernant le sommeil ?

Des solutions existent ! Acheter et lire ce livre est déjà un grand pas. Nos modules de conférence 1, 2 et 3 peuvent aussi beaucoup vous aider. Ne pensez pas le sommeil de votre bébé RGO comme celui d’un bébé qui ne peut pas dormir ! Au contraire, il a les mêmes compétences qu’un autre enfant, et a d’autant plus besoin de sommeil et d’autonomie pour aller vers la sérénité.

Comment éviter les multiples réveils nocturnes ? Comment l’aider à trouver le sommeil quand il est trop embêté par son RGO ?

Autonomie dans le sommeil, gestion de l’alimentation et verticalisation sont les maîtres mots.

RGO & alimentation

Y a-t-il des choses particulières à faire pour un bébé RGO lors du début de la diversification ? Quand peut-on commencer la diversification ?

Il n’existe rien (à notre connaissance) sur le sujet dans la littérature. Dans l’absolu, passer directement aux morceaux en DME peut avoir un véritable effet, mais il faudra alors attendre ses 6/7 mois. La diversification en purée peut, elle, commencer à partir de 4 mois et demi. Il sera nécessaire de regarder l’alimentation globale du bébé et de voir s’il est possible de calmer les oesophagites pour éviter l’apparition de troubles de l’alimentation.

Comment gérer les biberons de la nuit avec un RGO (dans la mesure où les bébés sans RGO sont nourris puis recouchés aussitôt) ?

Au prorata des biberons pris, la verticalisation en journée peut vraiment suffire : ce qui compte, c’est que celle-ci aide à traiter l’oesophagite plus rapidement. La nuit, il est possible de passer par des petits moments de verticalisation, mais il est surtout important que bébé dorme ! Pour la majorité des bébé RGO, il n’y a pas ou peu de régurgitations le nuit, et même s’ il y en a, bébé peut être recouché directement après l’alimentation sans problème.

Mon bébé RGO demande à téter toutes les deux heures la nuit… Que faire ? Comment espacer les tétées ?

Tout dépend des tétées de journée – peut-être ne tète-t-il pas suffisamment ! Il s’agit alors de rééquilibrer l’alimentation de jour, notamment pour éviter toute confusion jour-nuit, avant d’essayer d’espacer les tétées de nuit. Une autre piste à explorer : un bébé de plus de 2 mois qui tète aussi régulièrement la nuit a potentiellement développé une stratégie de sommeil dépendante – s’il s’endort au sein, il est probable qu’il ait besoin de reproduire ces conditions pour retrouver le sommeil à chaque micro-réveil, et que dont ces multiples réveils n’aient aucun lien avec le RGO et soient juste une question de sommeil.

Faut-il un sevrage nocturne rapide chez les bébés RGO ?

Le sevrage nocturne des bébés RGO n’a pas besoin d’être plus rapide que chez les autres bébés. Au contraire : en faisant ce choix, il est possible de basculer vers des biberons plus importants la journée et de donc majorer le reflux. Les petites prises alimentaires régulières sont à privilégier.

RGO veut-il forcément dire « problème avec l’alimentation » ?

Non : tous les bébés RGO n’auront pas fatalement des problèmes alimentaires.

Pour un bébé déjà diversifié, peut-on donner quelque chose d’autre que du lait la nuit pour réduire les reflux ?

Non. L’alimentation solide est réservée à la journée : pour sa sécurité, il est vraiment indispensable que bébé soit très éveillé et tonique. D’ailleurs, la croyance que les céréales dans les biberons “font dormir” les bébés est une légende ! Quant à l’eau, il n’est nécessaire d’en donner aux bébés la nuit qu’en cas de canicule.

Y a-t-il des aliments à éviter/privilégier en DME chez les bébés RGO ?

Pas vraiment. Il y a des bébés qui développent de gros reflux avec certains aliments comme les courges, là où pour beaucoup d’autres, il n’y a aucun problème. Tout comme les adultes, qui ont des tolérances plus ou moins particulières des divers aliments ! Je vous invite vraiment à tester plusieurs fois les aliments avant de décider d’une éventuelle éviction pour votre bébé : beaucoup d’éléments entrent en ligne de compte.

À partir de quand faut-il espacer les biberons ? Dès la diversification ?

Globalement, beaucoup d’enfants demanderont plutôt des biberons d’environ 180 ml aux alentours de 5 ou 6 mois ; vers 6 ou 7 mois, il est généralement possible de passer aux 210 ml. Je vous invite à suivre le rythme de votre enfant. C’est l’augmentation du volume du biberon qui en provoque l’espacement. Quoi qu’il en soit, jusqu’à au moins 1 an, le lait est la priorité. La diversification classique peut commencer vers 4 mois révolus, et la DME vers 6 ou 7 mois ; il est néanmoins vraiment important de commencer par une tétée ou un biberon, puis de proposer cette diversification… que bébé souffre d’un RGO ou non ! Dans les cas de RGO sévères, vers 6, 7 ou 8 mois, si l’alimentation liquide devient problématique et si les préparations épaissies ne suffisent pas, il peut être intéressant de solidifier le lait maternel/pédiatrique pour pouvoir le donner à la cuillère. Cela donnera un effet “plomb” non négligeable.

En début de diversification, je vous encourage à garder sensiblement le même rythme au niveau des biberons. Ensuite, lorsque l’alimentation solide prendra une place de plus en plus importante, observez votre bébé : il vous enverra des signaux qui vont indiquer d’espacer les prises de lait. L’alimentation et la rythmicité alimentaire sont très empiriques chez le bébé : chacun fonctionne sur un rythme un peu différent. L’alimentation solide est enrichie en matière grasse et en apports variés : plus elle sera importante, plus elle compensera en termes de calories, plus les biberons s’éloigneront les uns des autres.

Le RGO au quotidien

À quel âge peut commencer un RGO ?

Dès les premières semaines de vie !

Y a-t-il des solutions naturelles, autres que le Gaviscon ?

Du point de vue de la littérature scientifique, aucune solution naturelle n’a vraiment fait ses preuves. Mais l’homéopathie peut être intéressante à creuser, évidemment, pas en solution miracle unique.

Comment savoir quand on peut diminuer/arrêter l’Inexium sans risquer le retour de l’oesophagite ?

Grâce à un rendez-vous avec votre pédiatre.

Est-ce que l’orthophoniste peut aider pour le RGO ?

Potentiellement, s’il est formé en détection des freins de langue.

Jusqu’à quel âge peut-on parler de « bébé RGO » ?

Il y a bien sûr des enfants qui ont encore des problématiques de reflux à 2 ou 3 ans. Néanmoins, si la situation s’éternise, je vous encourage vraiment à creuser d’autres pistes : il est important de vérifier que vous n’êtes pas passés à côté d’une allergie non igE-médiée ou des pullulations microbiennes (qui peuvent être dûes à un traitement antiacide) par exemple.

Le sommeil est évidemment aussi l’une des autres voies à explorer. Certains parents pensent que leur enfant ne dort pas depuis 20 mois à cause de la douleur d’un RGO. Mais lorsque les problématiques de sommeil sont résolues avec un accompagnement, ils constatent que leur petit n’a en fait pas de reflux… et n’en avait peut-être jamais eu ! Il avait “tout simplement” des troubles du sommeil. À l’inverse, j’ai également accompagné des parents qui n’avaient jamais été entendus quant à la souffrance de leur bébé. Une fois les quotas de sommeil nécessaires retrouvés, des crises persistent. Dans ces situations, je fournis un document au médecin attestant de la qualité du sommeil de l’enfant et alors la médication peut être testée. Néanmoins, ces cas sont extrêmement rares !

Le fait que le drap sente l’acide et soit mouillé au réveil est-il un signe de régurgitation ? Bébé peut-il régurgiter uniquement l’acide ?

Tout à fait. Bébé peut régurgiter un liquide transparent, qui n’est pas forcément du lait caillé. Cela peut faire partie des régurgitations simples, mais peut aussi révéler un problème plus complexe. Je vous invite à faire le point avec votre médecin.

Comment sait-on qu’il est temps d’opter pour une tétine à vitesse supérieure ?

Vous verrez votre bébé forcer beaucoup : il s’énerve, est contrarié, ou épuisé.

Comment tout combiner lorsqu’il faut moucher bébé, le nourrir et le verticaliser sur un temps d’éveil très court ?

Je vous invite à laisser le mouchage de côté, sauf si bébé a le nez très encombré. Les indices que le mouchage est nécessaire : bébé ronfle ou a besoin de prendre des pauses pour respirer en buvant son biberon. Alors, durant quelques jours, le temps d’éveil sera effectivement un peu sportif ! Et il est important de demander de l’aide.

Mon bébé a environ un an. À quelle distance du coucher du soir est-il idéal de lui donner son repas solide et son biberon ?

Si bébé est couché à 19h30, le repas solide peut se dérouler vers 18h ou 18h30. Le biberon, lui, peut être pris soit juste après le repas, soit en début de rituel, donc 30 minutes avant son coucher. Tout dépend de son reflux : bébé peut aussi boire le dernier biberon en fin de rituel sans besoin de verticaliser. À vous de doser en fonction de ce qui se passe pour votre enfant !

En cas de fort besoin de succion, comment faire pour apaiser bébé sans tétine s’il n’est pas allaité au sein ?

Il n’y a pas de raison de ne pas utiliser de tétine, surtout pour un tout-petit et durant les temps d’éveil ! Du moment qu’elle n’est pas associée au sommeil ou ne provoque pas de réveils nocturnes, tout va bien. Le petit doigt peut aussi être une alternative.

Si nous avons choisi de mettre bébé sur le ventre pour ses temps de sommeil, car nous avons remarqué que cela l’apaisait, peut-on repasser à la position dorsale ?

Si tout se passe bien pour lui en dormant sur le ventre, le repositionner sur le dos est évidemment possible mais risque d’être très difficile pour bébé. Vous aurez potentiellement beaucoup de pleurs durant un mois ou deux, et peut-être aussi temporairement des siestes plus courtes et des réveils nocturnes. Peut-être d’ailleurs, cela sera-t-il difficile jusqu’à ce que votre enfant sache se mettre lui-même sur le ventre (vers 5 mois), et alors il faudra à ce moment le laisser faire et le laisser tranquille. Suivant l’âge actuel de votre bébé, la question de la pertinence de ce changement peut se poser.

RGO peut-il rimer avec allaitement mixte ? Avec quel type de lait A.R. ?

Évidemment ! Il y a autant de possibilités que de mamans et de bébés en allaitement mixte. D’ailleurs, ce n’est pas forcément un lait A.R. qui fera l’affaire. C’est le type de questions que je vous invite à envisager avec Madame Miam ou votre médecin.

Le palais creux est-il considéré comme un frein ? Peut-il entraîner ou majorer le reflux ?

Le palais creux n’est pas considéré comme un frein, mais peut en être la conséquence car le palais n’est pas suffisamment stimulé avec la langue. En cas de palais creux, je vous invite donc vraiment à faire un point avec un spécialiste formé aux freins de langue. Il peut aussi compliquer l’alimentation solide, notamment en provoquant de puissants réflexes nauséeux.

Quel ratio féculents-légumes donner à un bébé de 11 mois ?

50/50 !

Y a-t-il un lien entre césarienne et RGO ?

Le seul lien qui pourrait être établi est la différence de microbiote entre les bébés nés par césarienne ou par voies basses. Donner à téter au bébé un coton-tige imprégné de la flore vaginale et anale de la maman, permet une implantation optimale du microbiote en mimant l’accouchement par voies basses.

Quelle est la durée maximale d’une prise de biberon ?

Les statistiques parlent de ne pas dépasser 20 minutes. Si votre bébé boit très longtemps (plus de 30 à 40 minutes), il est intéressant de se poser la question des freins, des autres problèmes de succion, des perturbations du schéma oro-moteur ou encore des troubles de l’alimentation pédiatrique.

Mon bébé est né avec le cordon autour du cou. Y a-t-il un lien avec le RGO ?

Aucun lien avec le RGO n’est avéré dans la littérature ; par contre, le cordon autour du cou peut parfois avoir pour conséquence des troubles de l’oralité.

Bébé finit tous ses biberons en pleurant. Comment savoir s’il a toujours faim ou s’il s’agit de frustration, ou encore de douleur ?

Le travail de parent est un tâtonnement perpétuel. On n’est jamais sûr de rien ! En général, si bébé a encore faim, vous constaterez que la succion est encore très active en fin de biberon. Dans ce cas, je vous invite à ajouter 30 ml et à observer si bébé les boit. Si ce n’est pas le cas, c’est que les pleurs ne manifestent pas de la faim. En cas de douleur, la crispation est souvent visible sur le visage de l’enfant ; il va d’ailleurs plutôt repousser le biberon que le réclamer. Observer bébé est très important et indique beaucoup de choses.

Sources et commentaires

  • (1) La nutrition pédiatrique, avec Madame Miam, est l’une des quatre spécialités du Village Fée Dodo : www.madamemiam.fr.
  • (2) Tout comme les reins, par exemple.
  • (3) Alexandre Hours du GLOP (Lyon) est très reconnu.
  • (4) Référez-vous à l’annuaire chirobliss.org, ou à celui de Caroline De Ville.
  • (5) Notre Pack 0-4 mois/notre Box Ateliers/nos modules de conférences sont conçus dans cette optique !
  • (6) J’ai conscience, pour l’avoir vécu, de la violence de ce type de remarque : “Tu es stressée, c’est pour ça qu’il ne va pas bien”.
  • (7) La forte teneur en lactose du début de tétée donne d’ailleurs à ces bébés des selles vertes.
  • (8) Les médicaments ne sont jamais anodins. Même pour les médicaments accessibles sans prescription, je vous invite à demander l’avis de votre médecin.
  • (9) Pour autant qu’il y ait effectivement une brûlure, diagnostiquée par un médecin.
  • (10) Comme nous l’avons vu, il sera idéal de bien faire vérifier les freins restrictifs pour garantir que ces petites tétées soient prises efficacement.
  • (11) Comme Myriam Alexis notre Madame Miam.
  • (12) Cf. Chapitre 3, point 6.

Retrouvez plus d’informations sur l’alimentation et le sommeil des bébés RGO dans notre webinaire module 4 (gratuit).

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