Ceci est un article bonus en lien avec un QRcode du livre de Caroline Ferriol « Le Grand Guide du Sommeil de mon Bébé »

Ma “success story” est également empreinte d’une réalité que je ne veux pas cacher et dont les tabous pour les femmes sont encore trop nombreux. J’ai souffert d’un regret maternel – regret d’avoir fait le choix de devenir mère vis-à-vis de ma vie d’avant sans enfant, qui n’a absolument rien à voir avec l’enfant lui-même. Ce sentiment a duré 3 ans et était assorti d’une hypervigilance très aiguë ainsi que d’un besoin de tout contrôler. J’ai également souffert d’une profonde dépression post-partum durant 18 mois, qui était corrélée à l’absence de sentiment “instinctif” d’amour pour ma fille.

Je vous raconte tout ceci non pas pour vous émouvoir, mais pour vous dire que vous n’êtes pas seule, que cela n’arrive pas parce que vous êtes nulle, incompétente ou “moins bonne mère” qu’une autre. Cela arrive, tout simplement, même si nous ne voyons souvent que la partie émergée de l’iceberg qui cache de très nombreuses mères souffrant en silence. Ces difficultés peuvent toucher n’importe laquelle d’entre nous de manière plus ou moins forte, que ce soit pour un premier enfant ou pour un deuxième ou encore un quatrième. Il est essentiel d’en parler sans honte. Les mères sont juste beaucoup trop seules, dans une société déconnectée des réalités de la maternité et qui montre une facette fausse et galvaudée du rôle de parent, soumis à une performance toujours plus grande, toujours plus intransigeante… particulièrement pour les femmes.

Les difficultés maternelles

La dépression post-partum

La dépression post-partum est une dépression qui survient après l’accouchement. Aussi appelée dépression postnatale, elle peut se manifester à tout moment pendant l’année suivant la naissance du bébé. La dépression post-partum est plus grave que le baby blues et nécessite des soins”(1)

La dépression post-partum n’est pas à prendre à la légère. En réalité, elle présente des symptômes similaires au baby blues (émotivité très importante, grande tristesse, épuisement, sentiment d’isolement, difficultés de sommeil, anxiété, peur de ne pas être capable de s’occuper de son bébé, désintérêt pour ce dernier, perte d’appétit, épuisement) ; néanmoins, dans le cas de la dépression post-partum, ce mal-être persiste de longues semaines, voire plusieurs mois. Parfois, cela va même de pair avec des idées noires et des pensées suicidaires. La dépression post partum concerne 15 à 30% des jeunes mères !

Notez que les pères peuvent aussi être touchés par la dépression post partum, même si les symptômes semblent moins apparents ou s’ils communiquent moins facilement leurs ressentis. La dépression peut transparaître dans des comportements plus violents ou anxieux, une consommation de substances (alcool, drogues) accrue ou encore une forte irritabilité.

Si comme moi vous en êtes victime, je vous conseille de ne surtout pas rester seul(e) toute la journée avec votre bébé et de vous tourner très rapidement vers des professionnels, en priorité votre médecin ou un psychologue. Nos psychologues, dans le Village Fée Dodo, sont spécialisés dans l’accompagnement à la parentalité, notamment dans le cadre d’une dépression post partum. L’Association Maman Blues propose aussi de nombreuses ressources vers lesquelles vous tourner. Il est très important de trouver vite du relai, même si vous devez pour cela faire appel à une aide à domicile ou une nounou !

Le compte Instagram @lepostpartum est également un compte riche en ressources sur ce sujet et en soutien.

En cas d’urgence :

  • Si vous avez peur de vous faire du mal ou de faire du mal à votre bébé, n’hésitez surtout pas à vous présenter aux urgences de l’hôpital le plus proche.
  • Un bouton “aide d’urgence” est disponible sur le site internet de l’Association Maman Blues.
  • Pour un soutien immédiat et professionnel, appelez le numéro gratuit LigneParents(2) (7 jours sur 7, 24 heures sur 24) : 1 800 361-5085.
Le regret maternel

D’après la thérapeuthe en périnatalité Déborah Schouhmann Antonio(3), le regret maternel désigne “le fait de regretter d’être devenue mère, avec le poids et les conséquences que cela implique”. Cela n’a aucunement à voir avec l’enfant : les (nombreuses) femmes qui en sont victimes prennent grand soin de leur bébé et ne le rejettent pas. Il s’agit purement et simplement d’une puissante nostalgie de leur vie “d’avant”, avant toutes ces contraintes, ces responsabilités, avant ce qui apparaît comme un sacrifice quotidien de leurs propres envies et besoins au détriment de ceux d’un autre petit être. Reste alors un sentiment d’abandon, de perte de soi-même. Comme un poids trop lourd, impossible à porter et à supporter au quotidien, avec l’impression d’avoir fait un choix d’emprisonnement irrémédiable.

À nouveau, je vous invite vraiment à pouvoir chercher un relai de confiance pour vous octroyer quelques moments de solitude, prendre soin de vous et, justement, de celles (le pluriel est volontaire !) que vous étiez “avant”. En parallèle, un travail avec un psychologue peut vraiment vous aider à extérioriser vos ressentis et à reposer un cadre à votre rôle de mère. Vous avez besoin d’exprimer ce regret, mais vous en avez même le droit et le devoir vis-à-vis de vous-même. Ce sentiment peut à son tour générer une grande culpabilité qui, je vous l’assure, n’a pas lieu d’être : ces dernières années, heureusement, les langues se délient autour de ce sujet particulièrement tabou !

Le compte Instagram @le_regret_maternel est également un espace de témoignage bienveillant qui pourra vous permettre de vous sentir beaucoup moins seule !

L’hypervigilance maternelle

L’hypervigilance maternelle est l’un des symptômes du baby blues : il s’agit d’un trouble du sommeil qui survient après l’accouchement. Malgré un épuisement évident, le sommeil paraît totalement impossible et inaccessible, même lorsque bébé dort, car la jeune mère ressent le besoin constant et impératif de le surveiller. Tout à fait normal durant les premiers jours de votre nouvelle vie de mère, ce trouble ne peut pas perdurer ! Le manque de sommeil rend véritablement fou : la réduction (ou disparition) du sommeil paradoxal entraîne une gestion des émotions extrêmement compliquée et démultiplie l’anxiété.

Comme l’explique la sage-femme Ana Roy dans l’émission Les Maternelles(4), l’hypervigilance qui dure dans le temps peut mener à ce que l’on nomme l’effondrement maternel. Pour l’éviter, elle recommande :

  • D’être simplement consciente que l’hypervigilance maternelle, lors des premiers jours, est normale.
  • Si l’hypervigilance ne disparaît pas au bout de 7 à 10 jours : de se tourner vers un professionnel (médecin, psychologue, sage-femme) pour vous confier et envisager des solutions.
  • D’être accompagnée à la maison d’une personne de confiance (qui peut être votre partenaire, ou votre maman, votre papa, votre sœur/frère, votre cousin.e, votre voisin.e, etc.), qui s’occupera de votre enfant deux fois 3 heures au cours de la journée. Durant ce temps, vous n’êtes pas obligée de dormir, mais bien de prendre du temps pour vous (promenade, cinéma, shopping, bain) en confiant la surveillance de bébé à cet autre adulte de confiance. Cela peut vraiment permettre, en quelques jours déjà, de stopper l’hypervigilance et de pouvoir retourner vers le sommeil.
  • Si ce levier ne fonctionne pas : de faire le test EPDS(5), avec 10 questions qui permettent de dépister la dépression post-partum.

Si votre score est supérieur à 10, je vous encourage sincèrement à vous reporter au paragraphe sur la dépression post-partum.

Les phobies d’impulsion

La phobie d’impulsion désigne généralement la peur pathologique et obsédante de commettre un acte répréhensible, grave, irréparable, la plupart du temps sur soi-même. Mais des pensées brèves et similaires aux phobies d’impulsion peuvent émerger également dans le cadre du post partum. Dans ce cas, cela “se manifeste souvent par la peur pour une mère de blesser son bébé, de le noyer, de le brusquer ou de l’agresser sexuellement (pulsions pédophiles et/ou incestueuses)” (6). L’espace d’une demi seconde, vous vous imaginez ainsi parfois jeter votre enfant par la fenêtre, ou encore lui tenir la tête sous l’eau du bain.

Vous vous reconnaissez dans ces pensées furtives mais terrifiantes ? Vous n’êtes pas folle : ce phénomène est très commun, surtout au sein d’un babyblues. Il traduit surtout une peur de ne pas être à la hauteur. Il est important dans ce cas de vous confier à une personne de confiance qui pourra vous apporter un soutien précieux et suivre l’évolution de la situation. Les bouleversements au niveau neuronal sont évidemment puissants après un accouchement ! À nouveau, l’association Maman Blues peut aussi beaucoup vous aider.

Il est par ailleurs essentiel de dissocier ces flashs des phobies d’impulsions obsessionnelles qui relèvent alors de la pathologie. Si au fil du temps et malgré les aides proposées, ces pensées sont omniprésentes et très envahissantes, si vous en arrivez à adopter des stratégies d’évitement (ne plus vouloir donner le bain ou le biberon par exemple), il sera capital de consulter un médecin et un psychologue afin de mettre en place la prise en charge adéquate.

Prendre en charge le parent

Psychologue

Avoir besoin d’un soutien psychologique durant la grossesse, le post partum ou à n’importe quel moment de votre parcours parental n’est pas un échec. Au contraire : franchir ce pas ne peut qu’être bénéfique : la vie de parent est semée d’embûches et remplie d’enjeux relationnels et émotionnels variés ! Mettre au monde un enfant est un miroir de chaque instant extrêmement bousculant. Je vous invite à tout mettre en œuvre pour ne jamais vous oublier en tant qu’individu et que couple. C’est là l’une des clés d’une parentalité sereine.

Dans le Village Fée Dodo, vous pouvez compter sur le savoir-faire de psychologues référencés et pouvant travailler avec vous en distanciel, qui s’est spécialisée dans les questions autour de la périnatalité et propose des consultations individuelles ou en couple.

Centres PMI

Les centres de Protection Maternelle et Infantile proposent dans chaque département des consultations médicales et des pesées pour les bébés. Ces consultations permettent de vérifier la prise de poids de l’enfant durant les premières semaines et d’assurer un suivi jusqu’à 6 ans. Cela permet d’avoir des interlocuteurs en cas de questionnements sur le bon développement de l’enfant ou encore sur la bonne mise en place de l’allaitement. Ces professionnels sont souvent très bien formés, informés et “à jour” sur les connaissances actuelles en allaitement, en besoins de l’enfant, en besoin d’accompagnement physique et psychologique. Bien sûr, cela varie d’une PMI à une autre, et il s’agit toujours de qualités de personnes et de personnels. Sachez tout de même que les PMI sont aussi le relais premier des associations existantes en local, et des aides possibles financières et physiques.

Associations et cercles de parole

Les associations de parents et les associations d’allaitement peuvent permettre aux nouveaux parents de rencontrer d’autres couples vivant les mêmes problématiques et interrogations qu’eux, de les rassurer sur ce qu’ils vivent et sur la légitimité de passer par toutes ces étapes. Vous pouvez trouver dans votre région des associations qui tissent du lien social en ligne ou en présentiel, pour rompre l’isolement parfois subi des premiers mois.

Si vous êtes une (future) maman et vous sentez dépassée, stressée, seule, si vous souffrez d’une dépression post-partum, sachez que vous êtes très loin d’être seule. Je vous conseille vivement de vous tourner vers l’association Maman Blues (7), qui œuvre dans le champ de la difficulté maternelle pour apporter écoute, soutien et conseils.

Je vous encourage également à participer à des cercles de parole, en présentiel ou en distanciel, selon vos préférences. Dans le Village Fée Dodo, une intervenante propose à distance des cercles pour vous permettre d’échanger autour de votre vécu de parent, mais aussi et surtout pour vous offrir un espace au sein duquel vous vous retrouvez en tant qu’individu qui, avant d’être parent, est un homme ou une femme ayant des besoins propres. Cette intercompréhension est précieuse, voire essentielle lorsqu’on vit un tel bouleversement !

Le groupe Facebook “Le Village Fée Dodo” est également un lieu d’échange précieux pour les parents autour de tous les thèmes de la parentalité et que nos consultantes animent avec passion.

Doulas

Il est également possible de faire appel à une doula (ou accompagnante périnatale) qui pourra vous suivre durant la grossesse, l’accouchement et/ou la période postnatale. Une Doula est une oreille attentive à vos problématiques, qui vous offrira accueil des émotions, soutien moral et informations objectives pour vous aider à trouver vos propres solutions et à faire vos choix en toute conscience. Elle se déplace éventuellement à votre domicile et accompagne votre couple dans tous les changements qu’il traverse… avec empathie et bienveillance !

Médecines alternatives, soins énergétiques…

Si les médecines alternatives vous correspondent et vous parlent, elles peuvent également vous apporter beaucoup de bien-être durant votre grossesse et votre postpartum. Elles permettent de travailler à la fois sur les niveaux physiques, émotionnels et spirituels pour un bon alignement. N’hésitez pas à tester la méditation, les fleurs de bach, la sophrologie, l’hypnose, la naturopathie, par exemple, non pas comme mode de résolution d’une problématique, mais comme soutien émotionnel.

Parentalité « dite positive »

Les neurosciences permettent aujourd’hui de comprendre le fonctionnement et le développement du cerveau des enfants. Ainsi, nous pouvons les accompagner au mieux à travers une éducation respectueuse et à l’écoute de leurs besoins.

Notre consultante Happy Nanny, spécialiste de la parentalité positive, propose également des accompagnements, des ateliers et des formations à destination des parents et des éducateurs. Vous avez ainsi la possibilité de choisir quel format convient le mieux à vos besoins familiaux !

Sommeil du parent

Votre enfant a désormais un sommeil de qualité, mais vous rencontrez des difficultés avec votre propre sommeil ? Ce n’est pas une fatalité. En tant qu’adulte, il n’est pas trop tard pour vous faire accompagner et retrouver des nuits reposantes. C’est fondamental pour vous aussi : gérer les tempêtes émotionnelles et les défis de la parentalité n’est pas facile lorsque l’on manque de sommeil !

Notre consultante Sleep Angel, spécialiste du sommeil des adultes, propose non seulement des accompagnements longs sur plusieurs semaines, mais aussi des consultations uniques et des conférences qui peuvent déjà énormément vous aider et suffisent dans certains cas à renouer avec votre sommeil.

S’abonner à la newsletter de Fée Dodo