Comment aider bébé à faire ses nuits ?
« Arrête de l’allaiter, il dormira ! », « Laisse-le pleurer, il fera ses nuits », « Mets des céréales dans son biberon et finis les réveils nocturnes ! »… Nous sommes certaines que ces quelques remarques vous parlent ! 😉 Mais alors, existe-t-il vraiment des moyens d’aider bébé à faire ses nuits ? C’est ce que nous allons voir !
Comment aider bébé à faire ses nuits ?
Avant tout : c’est quoi, « faire ses nuits » ?
« Faire ses nuits », pour un petit bébé, ce n’est pas dormir 12 heures d’affilée sans aucun réveil. Et pour cause : l’alimentation nocturne peut être nécessaire jusqu’à au moins 6 mois, parfois plus pour certains bébés. Ces réveils alimentaires peuvent même n’être présents que par phase.
Le fait de pouvoir « faire ses nuits » apparaît vers 2 ou 3 mois chez la plupart des enfants. En effet, c’est à cet âge environ que l’horloge circadienne se met en place. Concrètement, cela signifie que votre petit est capable de dormir une fois 5 à 7 heures d’affilée, puis de s’alimenter avant de se rendormir. Les nuits complètes de 11 à 13 heures sans réveil, elles, n’arriveront que quand bébé n’aura plus besoin de ces temps d’alimentation.
Cinq clés pour aider bébé à faire ses nuits
- Vous assurer qu’il n’a pas faim
- Assurer la cohérence dans les stratégies de sommeil
- Soigner son environnement de sommeil
- Vérifier qu’il a suffisamment de sommeil par 24 heures
- Éloigner votre enfant des surstimulations
1. Vous assurer qu’il n’a pas faim
Nous l’avons vu : jusqu’à 6 mois, quelques réveils alimentaires peuvent être tout à fait physiologiques. Par contre, si votre bébé se réveille toutes les heures, il n’a sûrement pas faim à chaque fois : il peut s’agir d’une stratégie de sommeil autour de la succion. Pour le déterminer, vous pouvez pratiquer le test dit « du petit doigt » : vous insérez votre petit doigt (bien propre) dans la bouche de votre enfant. S’il le recrache rapidement en pleurant, il a bien faim ; s’il s’apaise durablement, il s’agit d’une stratégie de sommeil.
Au-delà de 6 mois, si votre enfant se réveille encore pour manger, il sera opportun de prendre un rendez-vous chez un.e professionnel.le de l’alimentation pédiatrique (comme un.e diététicien.ne nutritionniste) pour qu’iel fasse un bilan des apports nutritionnels en journée. Peut-être bébé compense-t-il un petit manque à ce niveau.
Pssst : stopper l’allaitement ne sera jamais un moyen d’aider bébé à faire ses nuits, contrairement aux idées reçues !
2. Assurer la cohérence dans les stratégies de sommeil
La structure et le fonctionnement de notre sommeil sont étroitement liés à notre système de survie. Pour vérifier qu’aucun prédateur ne rôde (pensez à nos conditions de sommeil avant les maisons sécurisées !), nous dormons par cycles relativement courts, composés de phases et entrecoupés de micro-réveils. Ces derniers servent à notre cerveau à vérifier que notre environnement n’a pas changé. Dans le cas contraire, il lance une alerte : « Danger potentiel, il faut se réveiller ! ».
C’est ainsi que de nombreux bébés, surtout après 3-4 mois, se mettent à se réveiller de multiples fois. Ils n’ont pas forcément faim : en réalité, ils se sont soit endormis dans les bras de leur parent, soit avec une musique, ou encore au sein, et les conditions d’endormissement ont changé. Au micro-réveil qui suit, ils sont réveillés pour de bon et sont contraints d’appeler leurs parents pour reproduire ces conditions d’endormissement. Il ne s’agit en aucun cas d’un caprice : ils ont intégré certaines stratégies de sommeil et pensent profondément ne pas pouvoir s’endormir autrement.
Si votre enfant a développé des stratégies de sommeil en lien avec votre présence, par exemple, vous avez deux possibilités pour maintenir la cohérence :
- Pratiquer le cododo ;
- Accompagner votre enfant vers des stratégies de sommeil autonomes.
3. Soigner son environnement de sommeil
L’environnement de sommeil a une importance absolument capitale : il doit inviter au sommeil. Votre bébé a en effet besoin de se concentrer sur son besoin de dormir, et non sur des distractions autour de lui. Petite checklist pour un sommeil de qualité :
- Une température de 18 à 20 degrés dans la chambre ;
- Le noir complet ;
- Une décoration très sobre ;
- Une chambre rangée ;
- Un lit placé dans un coin, loin des fenêtres et des radiateurs ;
- Un lit contenant, adapté à la taille de l’enfant ;
- Des règles de sécurité respectées vis-à-vis de la prévention de la MIN.
Le maître mot est le sentiment de sécurité. Pour les tout petits bébés de moins de 3 mois qui dorment sur le dos, l’emmaillotage est une solution idéale pour les aider à se sentir contenus. Attention : il est indispensable qu’il soit bien réalisé, car dans le cas contraire, il y a des risques de dysplasie de la hanche ! N’hésitez pas à utiliser des systèmes d’emmaillotage préformés comme celui-ci ou la couverture miracle.
4. Vérifier qu’il a suffisamment de sommeil par 24 heures
Cassons un autre mythe : priver votre bébé de sieste ne lui permettra pas de passer de meilleures nuits, au contraire ! Le déséquilibre entre cortisol et mélatonine entraîné par le manque de sommeil global peut (notamment) être à l’origine de réveils nocturnes. L’idéal sera donc de vous assurer que votre enfant n’est pas en manque de sommeil chronique : si c’est le cas, pas de panique. En quelques semaines, avec un accompagnement main dans la main, votre enfant peut retrouver des quotas de sommeil adéquats.
5. Éloigner votre enfant des surstimulations
Il existe d’autres sources possibles d’un déséquilibre dans les sécrétions de cortisol et mélatonine. Parmi elles, la célèbre lumière bleue, dégagée entre autres par les écrans, mais aussi… par les LED des jouets électroniques ! Ces jouets entraînent par ailleurs une surstimulation qui déconnecte votre bébé de ses besoins en sommeil, tout comme les mobiles placés au-dessus du lit.
Nous vous encourageons donc à limiter drastiquement écrans et jeux à piles, voire idéalement à les faire disparaître. Votre enfant tirera bien plus de bénéfices d’un environnement d’éveil et de sommeil le plus simple possible !
Comment aider bébé à faire ses nuits ?
Je suis totalement perdu.e, je n’y arrive pas !
C’est tout à fait normal : vous êtes un être humain, et le manque de sommeil nous rend très confus. Toute la famille est impactée. Il entraîne notamment, pour bébé comme pour vous, des difficultés dans la gestion des émotions (merci le manque de sommeil paradoxal !). Quand on est épuisé.es à ce point, il est très difficile d’y voir clair. C’est pour cela que des professionnel.les comme les consultant.es en sommeil des bébés et des enfants existent : nous sommes des spécialistes de l’hygiène de sommeil ET de l’accompagnement parental.
N’hésitez pas à réserver un rendez-vous d’évaluation gratuit pour que nous puissions envisager ensemble un accompagnement main dans la main, qui vous permettra de retrouver la sérénité.
Révision scientifique : Dre Zoé France (médecin généraliste).
Recherche et rédaction : équipe Fée Dodo.
