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Le cododo : bienfaits et troubles possibles

Le cododo : bienfaits et troubles possibles

Le cododo : bienfaits et troubles possibles

Ceci est un article bonus en lien avec un QRcode du livre de Caroline Ferriol « Le Grand Guide du Sommeil de mon Bébé ».

Vous n’êtes pas sûr.es de vouloir pratiquer le cododo avec votre enfant ? Vous avez besoin de davantage d’éléments pour prendre une décision en lien avec vos valeurs parentales ? Regardons cela ensemble.

Impacts sur l’allaitement

Les bienfaits du cododo sont multiples et ont été démontrés par un grand nombre d’études, recensées notamment dans l’ouvrage Comment dorment les bébés : pour ou contre le sommeil partagé (2004). Ils y sont résumés de la sorte :

“Cette façon de dormir permet à la mère (et au père) de réagir rapidement si l’enfant pleure, s’il étouffe ou encore s’il a besoin qu’on lui dégage les voies nasales, qu’on le rafraîchisse, qu’on le caresse, qu’on le berce ou qu’on le prenne dans les bras. Cela contribue à régulariser la respiration de l’enfant, son sommeil, ses modes d’éveil, son rythme cardiaque et sa température”.

Les auteurs partent du postulat que, d’après la classification des mammifères selon la manière d’élever leurs petits, l’être humain se situe (à l’instar des primates) dans la quatrième catégorie : celle où les mamans gardent leur nouveau-né en très grande proximité, les portent et les nourrissent en moyenne deux fois par heure.

Ainsi, ils soulignent avant tout à quel point le cododo est naturel en ceci qu’il soutient l’allaitement au sein et lui permet de perdurer. Pour preuve, ils avancent une étude réalisée en 1999 en Suède : elle démontre que 67% des bébés suédois, qui sont en immense majorité allaités de nombreuses fois chaque nuit, bénéficient toujours de l’allaitement maternel à l’âge de 6 mois. Il serait néanmoins intéressant de rappeler qu’en Suède, le congé parental (à répartir librement entre les deux parents !) peut s’étendre jusqu’à 480 jours, autrement dit près de 16 mois ! Le salaire des 390 premiers jours est même pris en charge à 80%. Dans de telles conditions, il est évidemment bien plus facile pour les parents d’envisager un cododo très cohérent et de calquer leur rythme de vie (et de sommeil) sur celui de leur enfant.

Impacts sur la qualité du sommeil

Les études (2) ont montré que, lorsqu’il dort seul, un bébé présente davantage de sommeil profond qu’un bébé en cododo. Cela peut entraîner une augmentation du risque de mort inattendue du nourrisson par étouffement : le mécanisme d’alerte dans le cerveau, conçu pour réveiller l’être humain en cas de manque d’oxygène, n’est en effet pas encore tout à fait au point. A contrario, les expériences menées par McKenna ont montré qu’en sommeil partagé, maman et bébé avaient de nombreuses interactions tout au long de la nuit. Ils avancent ainsi que le sommeil partagé est caractérisé :

  • Pour bébé : par “plus de sommeil léger (phases 1 et 2), plus de réveils”, ce qui pourrait jouer un rôle déterminant dans la prévention de la mort inattendue du nourrisson ;
  • Pour bébé et maman : par plus “de réveils simultanés mère/enfant, beaucoup plus de contacts physiques mère/enfant” ;
  • Pour maman : par “quatre fois plus ‘d’inspections maternelles’ – toutes les fois où la mère, sans même s’en rendre compte ni se réveiller, vérifie que l’enfant va bien, n’a pas froid ou chaud, remet une couverture ou l’enlève, etc.” (3)

Sans nier les faits présentés, je pense sincèrement qu’un sommeil aussi léger et interrompu (même en “demi-sommeil”) pour une maman n’est pas compatible avec ce qui est attendu des mères dans nos sociétés modernes. Outre le fait que le sommeil profond est le plus réparateur (et qu’il est donc indispensable pour mener les rythmes effrénés imposés par la reprise rapide du travail), ces “inspections maternelles” multiples peuvent se transformer pour certaines femmes en importante hypervigilance. Les nuits peuvent alors devenir un véritable enfer, avec des vérifications constantes de l’état et de la respiration de bébé. C’est pour toutes ces raisons que lorsque le sommeil partagé devient trop difficile à gérer, parce que trop épuisant ou trop exigeant, j’encourage plutôt à opter pour des chambres distinctes et l’installation d’un système de surveillance complet et sécurisant tel que la chaussette Owlet ou une alarme de respiration.

Par ailleurs, de nombreux parents font le choix de ne pas faire de cododo pour permettre à leur enfant de bénéficier d’un meilleur sommeil, avec plus de sommeil profond, nécessaire au bon nettoyage du cerveau et à la mémorisation. Argument positif en faveur de l’absence du cododo, qui est malheureusement rarement divulgué.

Impacts sur le lien d’attachement

Enfin, Didierjean-Jouveau, Israël et McKenna insistent sur l’idée que le cododo permet de répondre à un grand besoin de proximité (qui ne disparaît pas la nuit) et de ne pas abandonner bébé en ignorant ses appels nocturnes. Ils citent même à ce sujet l’écrivain Robert Wright. Ce dernier suppose un réflexe archaïque, car du temps où nous dormions dans la forêt, la solitude nocturne d’un bébé était dangereuse : “Peut-être bien que le cerveau des tout-petits est programmé pour réagir à cette solitude en hurlant, de sorte que toute personne proche l’entende et puisse le trouver.

Bref, peut-être bien que si les enfants laissés seuls semblent terrifiés, c’est tout simplement parce qu’ils sont naturellement terrifiés” (4). Les auteurs de l’ouvrage soulignent par ailleurs “l’importance de la sensibilité de la mère aux signaux émis par l’enfant, enfin que de sa capacité à y répondre”(5) dans la théorie de l’attachement.

En effet, j’ai tendance à encourager le cododo avec les petits bébés afin de combler leurs importants besoins de proximité. Mais qui a dit que “chambres séparées” était synonyme d’abandon et d’ignorance des pleurs ?

Lorsqu’un bébé a développé des stratégies de sommeil autonomes et possède sa propre chambre, il est tout à fait possible qu’il puisse, pour une raison ou une autre, avoir besoin de ses parents ponctuellement la nuit – pour un câlin, pour soulager une douleur, pour passer un cycle exceptionnellement… Et si cet enfant a acquis des stratégies de sommeil autonomes et une véritable sérénité dans sa chambre, lieu de sécurité, il ne hurlera d’ailleurs pas s’il a besoin d’appeler ses parents. Répondre à ces appels est important et permet d’autant plus d’assurer à l’enfant qu’à l’extérieur de cette cabane dans les bois, les gardiens-parents veillent.

Vous l’aurez compris à ce stade de votre lecture, les auteurs Didierjean-Jouveau, Israël et McKenna, n’avaient malheureusement aucune base de connaissance sur le sommeil, se sont allés à imaginer des terreurs pour les bébés en hypothèse de leurs écrits. Vous saurez aujourd’hui qu’en réalité, la cause des réveils en hurlant sera alors, en dehors de douleurs, soit des troubles du sommeil, dus simplement à des stratégies dysfonctionnelles dans la relation du parent et de l’enfant au sommeil de ce dernier, soit dus à un manque de sommeil. Et que donc tout ceci n’aura rien à voir avec vos choix parentaux de cododo ou non !

Soyez libérés, sereins et en lien avec vos valeurs. Si la cohérence est là pour son sommeil, alors votre enfant vous suivra et sera apaisé

Sources et commentaires

  • (1) James McKenna cité par DIDIERJEAN-JOUVEAU Claude-Suzanne, ISRAËL Jacky et MCKENNA James, Comment dorment les bébés : pour ou contre le sommeil partagé, id., p. 13.
  • (2) Mosko S. et al, « Infant arousals during mother-infant bed sharing, implications for infant sleep and sudden infant death syndrome research », Pediatrics, 1997, 100, pp. 841-49 et Scragg et al., « Infant room-sharing and prone sleep position in sudden infant death syndrome », Lancet, 1996, 347, p. 7-12
  • (3) Ibid, pp. 12-13.
  • (4) Ibid. p. 27.
  • (5) Ibid.

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